A plus puissant que nous ne faisons pas la guerre.
Certaine Abeille téméraire,
Trop vaine de son dard perçant,
Vit un jour le grave Éléphant
Qui paissait au milieu de la verte prairie.
Notre volatile étourdie
Soudain approche eu bourdonnant,
Va, vient, tournant et retournant,
Se pose sur ses flancs, sur son cou, sur sa tête,
Et le parcourt du haut en bas.
Pendant ce temps, l'énorme bête,
Seulement attentive à prendre son repas,
Ne la regarde même pas.
Était-ce du dédain ? Je ne sais. Dame Abeille
Le croit, veut s'en venger, et faisant un effort,
Pique l'Éléphant à l'oreille;
Il ne le sentit pas, elle y trouva la mort !