Un Philosophe japonais
Vint à Venise occuper une chaire.
Il enseignait, non au vulgaire
Mais à certains esprits bien faits
Que tout homme, après son décès,
Habiterait peut-être une terre étrangère
Dans la Lune ou chez Jupiter,
Ou quelqu'autre habitant de la plaine de l'air ;
Et parcourant ainsi des millions de mondes
Tantôt bien, tantôt mal et jamais trop heureux
On ferait immortel comme eux.
Pareille nouveauté fut si bien accueillie
Que déjà d'un Bucher…. Mais au moins fallait-il
Le juger ?... il l'est. Grace à la philosophie,
Il en fut quitte pour l'exil.
Un sage le rencontre, en quel pays dit il,
Va ta personne immolée
Au fanatisme du conseil
Je prends, dit le martyr, un chemin tout pareil
A celui qu'autre fois avait pris Galilée
Pour avoir soutenu dans la même assemblée
Que la Terre tournait tout au tour du Soleil.





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