Sur la terrasse où mon esprit rêveur
Promenant son humeur solitaire et bizarre,
De méditer s'attribuant l'honneur,
Fait trop souvent le voyage d'Icare,
Disséminée en d'élégants faisceaux,
Croissait une gentille plante.
Chacun de ses légers rameaux
Se courbe en guirlande ondoyante,
Qui sous forme d'étaile épanouit sa fleur
Et du lis virginal emprunte la couleur ;
On lui donne, je crois, le nom de clématite.
Mais la pauvrette était, malgré tout son mérite,
Sans soutien, sans protection ;
Ses tiges sur le sol erraient à l'abandon ;
Dans la poussière ensevelie,
Foulée aux pieds, sa fleur languissait avilie.
Un tilleul, près de là, s'élevait noblement :
A son tronc soudain je la lie ;
La fleur se relève gaîment,
Reprend une nouvelle vie.
Un simple fil dans les airs est tendu ;
A l'entour le feston serpente suspendu ;
Un élégant berceau formé par la nature
Devient de mon jardin l'orgueil et la parure.
Ainsi mainte docte leçon
Élève notre esprit, le soutient, le redresse ;
Ainsi ta naissante raison
Doit s'appuyer sur la sagesse.