Une gentille Clématite
Elevée auprès d’un Sureau,
Eprouvait pour cet arbrisseau
Le tendre amour ou nous invite
Un doux rapport fondé sur le mérite.
Le Sureau par sa fleur guérissait bien des maux ;
Et la Clématite odorante
Ornait de sa tige charmante
Les murs, les arbres, les berceaux.
Ces deux amans comptaient passer leur vie
Dans un bonheur pur et parfait,
Lorsque l’intérêt ou l'envie
Vint troubler leur coeur satisfait.
Le jardinier, au fond d’une campagne,
Unit la Clématite à certain Arbousier
Qui demandait une jeune compagne
Pour embellir son tronc grossier ;
Mais hélas ! bientôt la pauvrette
Loin de son tendre ami dessécha de langueur.
De son côté, rongé par la douleur,
Le Sureau dépérit dans sa triste retraite.
Ô vous qui voulez le bonheur
De ceux que vous avez fait naître,
Ne séparez jamais leur cœur
De l'objet qu'il a pris pour maître.