— Pourquoi faut-il que je travaille ?
Disait un enfant paresseux
Et vaniteux ;
Du matin jusqu’au soir sur mes livres je bâille ;
Je voudrais bien savair pourquoi mon précepteur
Veut me faire apprendre par cœur
Ces longs récits de la grandeur romaine ;
A moi, seul héritier d’un immense domaine ;
À moi, qui fus en naissant destiné
A vivre au sein de la richesse !
Hélas ! répond le maître à l’enfant obstiné ;
En vous livrant à la paresse
Vous vous préparerez un amer repentir
Dans un très-prochain avenir,

N’avez-vous point lu, dans l’histoire,
Que le peuple romain, fatiguant la victoire,
Soumit l’univers et les rois
A ses lois ?
Eh bien ! quand Dieu voulut ébranler sa puissance,
Ce vaste empire en un jour fut détruit.
Croyez-moi, vous pourriez perdre votre opulence,
Et seriez heureux d’être instruit.

La richesse est chose fragile ;
La science est toujours utile :
N’oubliez pas que le savair
Est de nos jours un grand pouvair.





Commentaires