Le Paresseux Fables Brésiliennes

Il y avait une fois un Paresseux qui ne faisait rien. Un jour, un Vieillard arriva et lui demanda l’hospitalité. Le Vieillard se fatigua de frapper à la porte, mais l’homme n’eut pas le courage de se lever pour aller ouvrir la porte. Le Vieillard, voyant qu’on ne venait pas, demanda à la maîtresse de la maison de lui garder une nappe qu’il portait avec lui, en la priant de ne pas l’ouvrir. Le Vieillard parti, la femme eut la curiosité de regarder la nappe, et l’ouvrit toute grande. Immédiate ment, elle vit se dresser une grande table ayant dessus tout ce qu’il y a de meilleur au monde. La femme s’en régala; puis, elle cacha la nappe, et, quand le Vieillard vint la réclamer, elle lui en donna une autre à la place.
En arrivant chez lui le Vieillard ordonna à la nappe de s’étendre, mais la nappe ne bougea pas. Le bon homme ne dit rien. Le lendemain, il retourna chez le Paresseux, et y laissa une chèvre, en demandant qu’on la lui gardât jusqu’à son retour, mais en ayant soin de ne jamais lui dire : « Bêle, chèvre ! » A peine le bonhomme eût-il tourné les talons, la femme se dit : « Il doit y avair quelque mystère. Nous avons du nouveau. Bêle, chèvre! » La chèvre se mita bêler, et de sa bouche tombait beaucoup d’or et d’argent. La femme s’empressa de tenir prête une autre chèvre, et, quand le bonhomme vint réclamer la sienne, elle le trompa de nouveau.
En arrivant chez lui, le Vieillard dit à la chèvre de bêler, mais elle ne bougea pas. 11 s’aperçut qu’il avait été trompé et se tut. Sur ces entrefaites, arriva un ouvrier qui avait travaillé pour le bonhomme, et lui réclama son salaire. Le Vieillard lui répondit : « Hélas! mon fils, je n’ai plus d’argent ; mais j’ai ici un bâton ; je te le donne, il te rendra heureux. » Le jeune homme prit le bâton et partit. Il arriva justement chez le Paresseux, demanda l'hospitalité, et donna son bâton à garder. La femme l’échangea immédiatement contre un autre. Le lendemain, le jeune homme dit en partant : « Donnez-moi mon bâton, je veux m’en aller. » Aussitôt le bâton commença à frapper à coups redoublés l’homme et la femme. Ils se mirent à crier, et le jeune homme ne comprenait rien à la vertu de son bâton. La femme, dans sa détresse, s’écria: « Je vous en prie, faites arrêter votre bâton, et je vous rends tout ce que le Vieillard m’a donné à garder. » Le jeune homme dit : « Arrête-toi, bâton, et apportez tout. » Le bâton s'arrêta, et la femme remit au jeune homme la nappe et la chèvre.
Le jeune homme, mis en possession de tout cela, revint chez son patron, et lui raconta ce qui s’était passé chez le Paresseux. Alors le Vieillard lui dit : « Cette nappe et cette chèvre sont enchantées : quand lu auras faim, déployé la nappe, et tu auras les meilleurs mets ; quant à la chèvre, elle jette de l’argent par sa bouche en bêlant. »
Grâce à ces trois cadeaux, le jeune homme conquit le monde entier.

Folkore brésilien




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