Longtemps fameux par son audace,
Fox, qui commençait à vieillir,
Sentait ses forces défaillir.
Un jour, triste et la tête-basse,
Il suivait son maître à la chasse ,
Quand soudain du fond d'un hallier
Sort un énorme sanglier.
L'ardeur du vieux chien se réveille,
Sur lé monstre il fond hardiment
Et le saisit par une oreille ;
Mais ce fut l'effort d'un moment :
Ses dents le trahissent ; il lâche
Le sanglier qui disparaît,
Et le chasseur, dans son regret,
Bat le chien qu'il traite de lâche.
« Lâche ! Non ; tu me juges mal,
Lui répond le pauvre animal ;
Ne vois-tu pas que la vieillesse
Glace mes membres engourdis !
Ah ! loin d'outrager ma faiblesse,
Songe à ce que je fus jadis. »