Le Chasseur et le Chien Jean-Auguste Boyer-Nioche (19è siècle)

Plein de courage, un chien servit longtemps son maître
Contre les hôtes de nos bois ;
Mais le destin lui fit connaître
Que tout est soumis à ses lois :
Le pauvre chien des ans a ressenti l'outrage.
Un loup vient-il s'offrir sur son passage,
Il le saisit encor ; mais bientôt aux abois,
Hélas ! la proie échappe à sa dent émoussée.
Son maître le gourmande ; à sa voix courroucée,
Notre vieux chien répond d'un air triste et confus :
La force m'abandonne et non pas le courage ;
Tu ne devrais donc pas me blâmer, à mon âge,
De n'être plus ce que je fus.

Livre II, fable 9




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