« De ton bois tordu, fendillé;
Qui te donne l'aspect d'un gueux déguenillé,
Ta fleur chétive est vraiment digne. »
Ainsi le lis superbe insultait à la vigne.
L'humble cep lui répond : « Qui, tout manque à ma fleur,
Forme, parfum, grâce, couleur ;
Je le sais, mais je m'en console :
Bientôt, quand les débris de ta riche corolle
Seront tombés, jouet des vents capricieux,
Du soleil dans mes grains les flammes recelées
En feront fermenter les sucs délicieux,
Et le vin jaillira de mes grappes foulées,
Pour réjouir le cœur des hommes et des dieux. »