Le Geai paré des plumes du Paon Nivet Desbrières (18ème siècle)

Un Geai se couvrit du plumage
D’un Paon qui venait de muer ;
Et crut qu’en ce bel équipage,
Chacun allait le saluer.
D’abord, en sa sotte manie,
Des Geais quittant la compagnie,
Parmi les Paons il alla se quarrer ;
Mais on reconnut son allure :
Et dépouillé de sa fausse parure,
Il lui fallut se retirer.
Les Geais instruits de l’aventure,
Pour le punir de son orgueil,
Loin de se venger de l’injure,
Lui firent tous pareil accueil.

On fait une sotte figure
Paré des dépouilles d’autrui.
Le monde n’est plus aujourd’hui
La dupe de cette imposture.

Fables nouvelles, fable 11




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