Gabriel, l'écolier, l'espiègle personnage,
Et le gourmand surtout (on sait que de son âge
La gourmandise est le plus gros péché),
Dans une armoire, un jour, vit un gâteau caché.
Or, la tentation fut si forte, si forte,
Que d'une main furtive il entr'ouvrit la porte,
Et saisit le gâteau. Du frauduleux repas
Médor seul fut témoin : Médor lie 'dormait pas.
Il garda le silence", en âme charitable.
A quelque temps de là, flairant sur une table
Un pain que par hasard on venait d'oublier,
Médor s'en régala sans se faire prier.
Gabriel l'aperçut : « Voleur, abominable,
Le bien que l'on dérobe est-ce donc notre bien ?
- C'est parler en Caton, lui répondit le Chien ;
Mais je n'ai pas perdumémoire
De certain gros gâteau pris dans certaine armoire
Gabriel, tu rougis... Écoute, Gabriel :
Veux-tu que tes conseils ne soient jamais frivoles ?
Garde qu'à tes belles paroles
Ta conduite me donne un démenti formel.... »