Adam chassé du paradis Pierre Lachambeaudie (1806 - 1872)

Par une faute irréparable
Perdons-nous une amante, un ami précieux
Quelque Éden enchanté, séjour délicieux
Combien plus doux alors, combien plus ineffable
Brille dans nos regrets, dans notre souvenir,
Ce bonheur envolé qui ne peut revenir !

Puni dans son orgueil par un arrêt suprême,
Adam avait passé le seuil du Paradis,
Sainte oasis, lieux à lui-même,
À sa postérité pour jamais interdits :
Avant de pénétrer dans la terre dés larmes,
Il veut dire un dernier adieu
À ces bosquets remplis de charmes
Dont l'a déshérité la justice de Dieu.
Il s'arrête, il regardé, et lés mille merveilles
Que d'un esprit distrait il voyait autrefois,
Des trésors infinis, des lueurs sans pareilles,
Des ruisseaux murmurants, d'harmonieuses voix
Éblouissent ses yeux, vibrent à ses oreilles...
En revoyant ces biens ; ces balsamiques fleurs
Ces gazons odorants et toutes les splendeurs
Dont il prive à jamais sa race malheureuse,'.
Il pleure, accablé de remord,
El reprend sans retour la route douloureuse
Qui conduit au : travail, qui conduit à la mort.

Livre II, Fable 3




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