Tel fuit, plein d'épouvante, un fantôme impuissant,
Qui se prend de lui-même au piège caressant.
« Allons cueillir les grains, disent les Alouettes ;
Aux champs, depuis le jour, vont les bergeronnettes,
Et les laboureurs sont partis :
Point de retard,; quittons les nids !... »
Et voilà nos oiseaux d'aller et de s'ébattre,
Et d'exhaler vers Dieu leurs naïves chansons ;
Et voilà la troupe folâtre,
De récolter pour elle et-pour ses nourrissons,
Mais parmi les voleurs qui vient jeter l'alarme ?
Pourquoi, tout effarés,-vont-ils se dispersant ?
C'est qu'on voit dans-la plaine ; un monstre menaçant
Dont chaque bras brandit une arme.
Or, ce monstre, objet de terreur,
Ce n'est qu'un Mannequin paisible,
De paille et de lambeaux assemblage, lisible...
Epouvantait planté par quelque laboureur.
Mais lorsqu'ainsi fuyaient toutes les Alouettes,
Un verre éblouissant, prisme fascinateur,
Les séduit, les captive, et nos belles coquettes.
Dans le Miroir
Veulent se voir.
Tandis qu'autour du verre, imprudence funeste !
Tournaient les oisillons, tournaient les pauvres, fous,
Le fusil d'un chasseur les tua presque tous,
Un filet dans ses nœuds, emprisonna le rester.