Les Oiseaux et les Serpents Pierre Lachambeaudie (1806 - 1872)

Devant un nid peuplé de beaux Oiseaux chanteurs,
Un passant s'arrêta dans la saison des fleurs,
« Doux nid, dit-il, foyer d'une joie infinie,
Berceau d'amour et d'harmonie,
De ton sein chaque jour voleront jusqu'aux cieux
Mille soupirs délicieux !... »
A ces mots, le passant s'éloigna du bocage.
Vers l'automne il revint mais, pendant son voyage
Les Oiseaux s'étaient dispersés,
Et des Serpents affreux les avaient remplacés.

Ainsi, lorsque s'en vont tous nos rêves d'enfance,
Inconstants messagers d'amour et d'espérance,
Trop souvent leur succède au fond de notre cœur
Le noir Serpent de la douleur.

Livre II, Fable 9




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