D'un oiseleur secondant le projet,
Dans la cage d'un trébuchet
Une alouette retenue,
S'efforçait d'attirer dans la captivité
Une alouette, en liberté,
Qu'elle apercevait dans la nue.
« Venez, lui criait-elle, accourez à ma voix ;
Venez partager la demeure
Dont votre compagne a fait choix.
Vous y trouverez, à toute heure,
L'invitée, en personne sage,
D'un peu loin, lui tint ce langage :
« Je n'approcherai pas, vraiment, et la raison,
C'est que votre demeure est, je crois, une cage,
Autrement dit une prison.
Je me trompe peut-être, eh bien ! qu'on me le montre,
Sortez, venez à ma rencontre.
Mais non, votre aventure est connue, entre nous ;
Vous fûtes attrapée, et maintenant, je pense,
Que, pour vous consoler, il vous semblerait doux
Qu'une autre le fût comme vous
Et commît la même imprudence.
De votre aimable accueil, madame, grand merci,
Je vous connais, vous et les vôtres,
Que le piège retient aussi,
Et qui n'avez plus qu'un souci :
C'est d'y faire tomber les autres. »