Sur le bureau du financier Mondor
Étaient placés deux sacs ; l'un plein de rouleaux d'or,
Se tenant droit, portant la tête haute,
Disait à son voisin Mon cher, en vérité,
« Tu n'as pas assez de fierté.
Par quel motif, pour quelle faute,
Ton front, avec humilité,
Est-il ainsi toujours incliné vers la terre ?
- Je suis vide, dit l'autre, avec simplicité ;
De mon abaissement c'est la cause assez claire.
Plein d'or, vous restez droit avec facilité ;
Mon humble attitude, au contraire,
Vous prouve la dissiculté
De conserver sa dignité
Lorsque l'on est dans la misère. »

Livre III, fable 18




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