Certain renard que poursuivaient des chiens de chasse, se réfugia près d’un paysan qui battait du blé sur son aire, implorant protection contre ceux qui allaient l’atteindre, et promettant, en retour, de ne jamais faire de victimes parmi les poules de celui qui le sauvait. Le paysan accepta ces conditions et prenant de la paille avec sa fourche, il couvrit l’animal affolé. Peu après, un chasseur arriva, puis un second, suivant la piste, ils demandèrent au villageois s’il n’avait pas aperçu un renard qui fuyait et quelle direction il avait pris ? Notre homme répondit très haut, qu’il s’était échappé de tel coté, mais en même temps, par ses mouvements de tête et par la direction de son regard, il indiquait la cachette ou était blotti le fugitif. Les chasseurs, ajoutant foi de préférence aux paroles qu’aux gestes, continuèrent leur route. Alors le paysan, délivrant le renard, lui dit : — « Sois fidèle à tenir tes promesses, mes paroles t’ont sauvé, on m’a cru lorsque j’ai prétendu que tu n’étais pas là. » Mais le renard, qui l’avait échappé belle et qui avait suivi entre les interstices des brins de paille, la pantomime du paysan, s’empressa de riposter : — « Certes, tes paroles ont été bonnes, mais tes gestes mauvais. »
Ceci est à l’adresse des gens qui disent d’une manière et agissent d’une autre.