Dans un piège, par aventure,
Sire loup ayant été pris,
Mourant de faim, de soif, souffrait outre mesure.
Il aperçoit une brebis.
Au nom du ciel, je t'en conjure,
Cours sans délai, dit-il, jusqu'au prochain ruisseau,
« Et pour calmer la soif qui me dévore,
Donne-moi quelques gouttes d'eau. »
« Mon cher, dit la brebis, quoique novice encore,
Je devine aisément ton perfide dessein.
Si par malheur j'étais assez pécore
Pour m'approcher de toi, je pourrais bien
Apaiser à la fois et ta soif et ta faim. »