Il faut porter des secours à la vertu dans la guerre que les vices lui font sans cesse. Si nous négligeons de la faire, nous risquons de la voir succomber sous ses ennemis forts et nombreux.
Un homme ayant planté une vigne dans son champ,'vint quelque temps après pour la cultiver : Pendant qu'il se préparait à l'ouvrage, le champ lui dit : Pourquoi prends-tu tant de peine pour me fatiguer par une culture continuelle ? Tu me remues ; tu me déchires. Crois-tu que sans cela je ne saurais pas produire des fruits ? Tu peux te fier à moi de ma fertilité. Laisse-moi en repos, restes-y toi-même, et tu auras des fruits sans peine.—Mais je crains les mauvaises herbes, dit le cultivateur. — Les mauvaises herbes naissent et meurent, répondit le cham ; et ta vigne a de la vie pour longtemps. » Le maître se laissa persuader par ces raisons, retourna chez lui, et ne revint que vers le milieu de l'année suivante. Pensant que pendant cette intervalle le champ aurait fait son devoir, il. s'attendait à trouver sa vigne déjà fort belle ; il ne trouva que des ceps étouffés sous les mauvaises herbes, et ne reconnut sa faute que lorsqu'il n'était plus temps de la réparer.