Un diamant au doigt d’une vieille marquise
Toute grise,
Vit de loin resplendir sur une fraîche fleur
Une goutte de rosée.
L’amour-propre irrité, soudain le grand seigneur
Lança tous ses dédains sur la perle irisée.
Celle-ci, sans humeur,
Lui dit : « Prince, mon frère,
Il faut me pardonner mon éclat éphémère ;
Je ne vis qu’un matin, vous, une éternité ;
J’ai la beauté,
Vous avez, vous, la dureté.
Le soleil me fait naître et mourir sur la rose ;
Emprisonné dans l’or, une vieille vous pose
A son doigt, à son front ;
Je vois votre splendeur et n’en ai nul affront. »
Dans cette triste vie
Il faut être bien sot pour avoir de l’envie !