Les deux Moucherons Antoine Vitallis (1749 - 1830)

Un bon père moucheron , Vieux au moins d’une semaine, A son fils naissant à peine. Fit un jour cette leçon : « Garde-toi de l’hirondelle Qui nous poursuit sans repos. D’Arachné, non moins cruelle, Evite bien les réseaux. N’approche jamais des eaux Où la carpe en sentinelle Nous guette dans les roseaux. » A ces mots on se sépare, Le père bien convaincu D’avoir tout dit, tout prévu Pour que son fils ne s’égare. Et le fils ayant promis, En garçon prudent et sage. De ne se mettre en voyage Que lorsque ses ennemis Seraient tous bien endormis. A peine la nuit vint-elle, Que le jeune moucheron Prit l’essor, et fut, dit-on, Se brûler à la chandelle.





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