Sous un rosier, l'amour en tapinois,
Sur Alice rebelle,
Venait d'épuiser son carquois
Sans pouvair blesser la cruelle.
Une seule flèche restait ;
Le Dieu malin la conserve, et pour cause,
Du bout du dard, sur une rose
De Lêandre, qu'on fuit, il trace le portrait.
Et la rose embellie
Par cet attouchement
Frappe les yeux d'Alice ; Alice l'a cueillie,
Mais s'est piquée en la cueillant.
Elle a vu le portrait.., timide, embarrassée,
Le trouble est dans ses sens, et son premier soupir
Agite sur son sein la Heur qu'elle a placée,
Qui, sur ce sein brûlant, se fane et vient mourir.
Voilà d'où naquit ta peinture,
Le calice des HcUrs fut son premier berceau ;
Le peintre fut l'amour, et son premier tableau
Fit, sur un jeune cœur, la première blessure ;
Et l'ait prit son essor.
Doux portrait se ressent dé sa source divine,
A l'absence éternelle il arrache une épine,
En souriant encor.