Simon avait un chien, du nom de Marengo ;
Tous deux avaient servi sous le même drapeau..
Déjà bien loin était le temps dé leur jeunesse ;
Ils vivaient en égaux dans leur froide vieillesse :
Mais Marengo tous les jours déclinait ;
Il était tout galeux, d'une odeur repoussante.
Le vieux Simon, de sa main caressante,
Le consolait,
Un ami, disait-il, c'est si bon et si rare !
On me dit de tuer mon chien ;
Me préserve le ciel d'une action si noire :
Un ami, c'est un si grand bien !
Rassure-toi, mon Marengo fidèle ;
Jusqu'au dernier moment, conservés-'én l'espoir,
Comme autrefois mon cœur le le rappelle,
Nous partagerons mon pain noir.
De ce récit conservons la mémoire ;
À nos amis faisons le bien,
Comme le vieux soldat le fit à son vieux chien.
Voilà le but de celle histoire.