Un père, par la main, promenait son enfant,
Formait son cœur à la sagesse.
Un petit Savoyard, bien jeune, bien souffrant,
Implorait un secours, les yeux pleins de tristesse.
Papa, dit le petit seigneur,
Tu m'as dit bien souvent : le bon Dieu veut qu'on donne,
Qu'on fasse aux indigents l'aumône,
Qu'on vienne au secours du malheur.
Vois ce petit garçon, il n'a point de cravate,
J'en ai les larmes dans les yeux ;
Si je coupais là mienne en deux ?
— Embrasse-moi, mon, fils, ton action me flatte ;
Donnons toujours à qui nous tend la main.
Ce fils fut, dit-on, Saint Martin.
Dès les plus jeunes ans, inspirons à l'enfance
La douce charité ;
C'est là plus belle qualité '.
Qui de gagner le ciel nous donne l'espérance.
De saint Vincent-de-Paul elle forma le cœur ;
Des hommes de son siècle elle en fit te meilleur.
La charité, croyez-moi sur parole,
Pour former notre cœur, c'est la meilleure école.