La discorde a pris pour devise :
Pour me grandir, régner, il faut que je divise ;
Que je sois maîtresse des mers
Pour agiter tout l'univers ;
Que dans tous mes états, en reine où je réside,
L'exilé soit admis, qu'il soit bon, ou perfide.
Tout me convient pour attiser le feu ;
Pour renverser les rois, les princes, même Dieu !...
Lorsque tout se déchire,
Je donne au plus fort mon drapeau,
Mon bras, mon or, mon infernal sourire,
Pour prendre ma part au gâteau.
Qui peut donc dans son sein réchauffer la vipère ?
Ce n'est pour personne un mystère.
Mais tant que la discorde aura des partisans ;
Qu'on la prendra pour base en politique,
Qu'on vive en monarchie, ou bien en république,
Gare aux honnêtes gens.

Livre III, fable 12




Commentaires