Aspasie et Alcibiade enfant Bourgeois-Guillon (19è siècle)

Eh bien ! mon petit camarade !
Disait au jeune Alcibiade
La belle Aspasie. Au salon
Tu viens de voir plus d'un grand personnage ;
Notre fier général Cléon, Un grand prêtre du noir Pluton,
Un membre de l'Aréopage :
Je t'ai vu sourire, et, je gage
Qu'à ton imagination
Ils ont offert..., - Le ridicule,
Répond le jeune Athénien.
Je critiquerai, sans scrupule,
Dans leur détestable maintien Le général, l'Archonte et le grand prêtre. - Eh bien ?
Auprès de vous, madame, avoir la contenance,
Qu'ils out aux camps, au temple, à l'audience,
C'est en agir avec impertinence.
Vous m'avez dit souvent, je m'en souviens,
Que, si l'une est de circonstance,
Pour la représentation,
Hors d'exercice, il faut qu'elle change de ton ;
Que l'autre doit toujours être décent, aimable :
Qu'étant pour la société,
Il doit, comme l'honnêteté,
Être un, constant, invariable.

Et comment dans ces yeux si remplis de douceur,
En admettant que la galanterie
À leur gravité fasse peur,
N'ont-ils pas su puiser un peu de courtoisie
Tout cela n'est qu'hypocrisie ;
Et je les ai jugés sous leur masque imposteur.
En tête à tête, je parie
Que chacun d'eux... Ah le petit flatteur !
En rougissant, dit Aspasie,
Je vais, fripon, le dire à ton tuteur.

Le jeune grec déjà prouvait ce que son cœur
Devait être toute sa vie.

Livre III, Fable 4




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