Les Oreilles du Lièvre Charles Beaulieu (19ème)

Voici la fin de l'aventure,
Aventure de malheur !
De ce lièvre timide outre toute mesure,
(On sait l'histoire) et que la peur,
Avait fait déserter son gîte, et ses bruyères,
Pour chercher un refuge au delà des frontières
Des états du lion,
En question,
Malgré l'avis de ses confrères :
Car ce qui l'excitait surtout dans sa terreur,
Afaire un si grand sacrifice,
C'était d'appréhender qu'un lièvre en sa frayeur,
Comme un lapin, pût mourir dejaunisse.
Tout plein de cette idée, il se met en chemin,
Mais, voici qu'un matin,
En passant dans un bois, il fut d'un chat sauvage
La proie, et son trépas justifia l'adage :
Que rien n'est plus certain,
Qu'en tous temps, à tout âge,
La sottise et la peur se tiennent par la main.

Livre V, fable 4




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