Sans Souvenirs et sans regrets
Foulant l'herbe d'un cimetière,
Un enfant se jouait à l'ombre des cyprès,
Lugubres habitants de l'enclos funéraire,
Courait de tombe en tombe, et d'une main légère
Y cueillait en riant les fleurs
Qui devaient le parer de leurs fraîches couleurs.
Attiré dans ces lieux par la mélancolie,
Un jeune solitaire , un autre Lorenzo,
L'aperçoit, soupire et s'écrie :
- Voilà bien, ô mortel, l'histoire de ta vie !
Tandis qu'àchaque instant dans la nuit du tombeau
Tu vois tes semblables descendre,
Tu respires en paix les roses de l'amour,
Tu folâtres, tu ris .... sans songer qu'à ton tour
A leurs cendres demain tu dois mêler ta cendre.