Le passereau d'une duchesse,
Trop bien nourri, trop caressé,
Tout boursouflé, tout hérissé,
Mourait de soins et de tristesse.
Sa cage s'ouvre, il fuit un jour.
Adieu la mangeoire garnie,
Adieu la table bien fournie,
Adieu les longs baisers d'amour.
Mais dans l'air de la liberté
Il baigne et polit son plumage,
Mais il n'est plus dans une cage,
Et le ciel lui rend sa gaieté.
Il souffre souvent la misère,
Mais Dieu lui donne un cœur nouveau ;
C'est un sauvage et pauvre hère
Qui redevient un bel oiseau.
Ainsi le bien naît du malheur.
D'un front blessé jaillit Minerve,
Et ceux que le plaisir énerve,
Se retrempent dans la douleur.