Qu'avait fait l'herbe à ce troupeau
Qui moissonne le foin superbe ?
Mais au loup qu'avait fait l'agneau ?
Pourquoi le loup venge-t-il l'herbe ?
Puis au chien qu'avait fait le loup,
Et pourquoi le retour étrange
Du bâton qui vient tout à coup ?...
On dirait le loup qui se venge.
Le feu dévore le bâton,
L'eau détruit le feu ; le bœuf passe
Et boit l'eau ; puis vient le garçon
Du boucher dont le bœuf trépasse.
Le boucher n'est pas le plus fort,
Quand vient l'ange terrible et sombre ;
Puis c'est la main de Dieu dont l'ombre
Fait mourir l'ange de la mort.
Mais Dieu rappelle dans son sein
Tous les êtres et les remplace,
Et la lumière de sa face
A détruit l'ombre de sa main.
Ainsi tout penser criminel,
Ainsi tous souvenirs funèbres
S'effacent avec les ténèbres
Dans l'éclat du jour éternel !
Ancien apologue Hébraïque