La hyène, une nuit, découvrant le vampire
Perché sur l'urne d'un tombeau,
Lui dit en ricanant : « Dis-moi donc, bel oiseau,
Auquel de nous revient l'empire ? »
L'autre lui répondit : « Je te laisse le mort,
Gratte, gratte la terre et fouille,
Tu trouveras une dépouille ;
Dévore-la, — tel est ton sort,
A moi seul appartient la vie :
Car je bois le sang des vivants,
Je suis la trahison, l'envie !
Je règne par la calomnie,
Et je la sème à tous les vents.
Elle tombe partout, cette bonne semence...
Hyène, sache-le, mon pouvair est immense. »
La hyène se tut ; elle tenait déjà
Le cadavre qu'elle mangea.
L'autre, ouvrant ses ailes funèbres,
Disparaissait dans les ténèbres.