Antisthène malade Etienne Catalan (1792 - 1868)

Ô fièvre, de tes maux, qui me délivrera ?
S'écriait, un jour, Antisthène...
Celui-ci ! répond Diogène ;
Prends à ton gré ce fer te servira...
Ai-je donc tant vécu, que je sois las de vivre ?
Reprend le Maître ; hélas ! ce n'est que de mes maux,
Que je souhaite, Ami, qu'on me délivre !

Les voyez-vous, montés sur leurs tréteaux,
Les nobles Prédicants de la philosophie ?
Entendez-vous leur voix, qui fièrement vous crie :
Peuple, la Mort n'est rien !... - La Mort !... qu'un beau matin,
Cet imposant railleur, qu'on nomme le Destin,
Prenne la belle en croupe, et devant eux l'amène ;
Peuple, n'en doutez pas : éperdus, hors d'haleine,
À leurs abois nos preux ne trouveront de fin,
Que le nouveau Pâris, emportant son Hélène,
N'ait tourné bride et rebroussé chemin.

Livre IV, fable 8




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