Le Coucou et le Ratel Eugénie et Laure Fiot (19ème siècle)

Vers le cap de Bonne-Espérance,
Le coucou vint dire au ratel :
« Je te connais friand de miel ;
Mais quoi qu'en dise la science,
Bien mieux que toi j'en serais le chercheur,
Et tu serais le dénicheur.
Si tu veux tous deux nous entendre,
Nous réunirons nos talents
D'autant plus précieux qu'ils sont tout différents,
Il s'agit de nous bien comprendre :
Quand je chanterai, tu viendras,
Le miel ensuite tu prendras,
Et nous ferons de bons repas.
Pour ma part, moi, j'aurai les miettes
Des couteaux que tu mangeras. »
Les conventions ainsi faites,
Chacun d'eux fit
Ce qui fut dit.
L'association réussit à merveilles,
Au grand déplaisir des abeilles ;
Et toujours le ratel et le coucou, depuis,
En vrais amis se sont conduits.

Toute société prospère
Quand elle unit l'activité
À la diversité,
Du talent et du caractère,
Et qu'elle a pour base première,
La probité.

Fables nouvelles, Livre III, Fable 3, 1851




Commentaires