Le Lion et le Lièvre Eugénie et Laure Fiot (19ème siècle)

Un Lion, rencontrant un Lièvre,
Avec lui se mit à causer,
Et puis, en riant à gloser
Sur ses fréquents accès de fièvre,
Sur la peur que lui cause un aboiement de chien,
Un bruit de feuille, une ombre, un rien.
Le li-vre dit : « Je le confesse,
Je suis peureux, mais, moi, je suis petit ;
Vous avez la même faiblesse,
Vous si grand et si fort ! Un vieux coq me l'a dit,
Et, lorsque moindrement il chante,
Vous êtes saisi d'épouvante. »
Après ces mots, le lièvre n'attendit :
Il s'enfuit vite et bien lui prit.

Ne nous moquons jamais des faiblesses des autres,
Car ils auraient le droit de se moquer des nôtres.
Grands et petits, chacun a ses défauts ;
Et les moins indulgents sont toujours les plus sots.

Fables nouvelles, Livre I, Fable 8, 1851




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