Les deux Cygnes et le Renard Saint-Joseph

« Que ces Cygnes sont beaux ! qu'ils sont appétissants !
Disait entre ses longues dents
Maître Renard (on le connaît vorace),
Mais par malheur, quoi que je fasse,
Je ne puis les avoir au milieu de cette eau.
Je suis ici réduit à faire
Comme autrefois un mien confrère
Avec ses raisins verts. C'est un trop maigre oiseau 1 »
Persistant néanmoins, toujours on découverte,
Se blottissant parfois, puis s'élançant, alerte,
Il les suit sur les lacs, sur les étroits canaux,
Nourrissant la douce espérance
Do pouvair les surprendre au milieu des roseaux.
Dans l'un do ces canaux croissait on abondance
Un herbage fleuri, délicate pitance,
Nos oiseaux au long col au fond l'allaicnt cherchant.
Voilà notre Renard à grands pas accourant,
Plein d'ardeur et croyant qu'on la lui donnait belle.
Mais que vit-il de près ? Un seul avait plongé ;
L'autre, la tête en l'air et le col allongé,
Restait toujours en sentinelle.





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