Deux Cygnes au port élégant
De leur beau lac s'éloignaient fréquemment
Pour dévaster le voisinage.
Un Coq survint, qui leur tint ce langage :
Prenez pour vous les eaux ; happez herbe et poissons,
Et nous laissez les champs, seuls lieux où nous vivons. »
Cygnes avec dédain d'accueillir ses raisons.
Ce Coq, en oiseau fier et brave,
Ne voulut être leur esclave ;
Une bataille s'ensuivit ;
L'un des deux Cygnes l'atteignit
Des terribles coups de son aile,
Arme le plus souvent mortelle,
Et le Coq au Ciel s'en plaignit :
« Grands dieux ! s'écria-t-il, punissez l'insolence
Et prenez, si je meurs, le soin de ma vengeance !
Pour vous, de qui me vient la mort,
Cygnes à l'équité rebelles,
Des méchants, quelque jour, vous subirez le sort,
Dans des prisons perpétuelles. »
Alors, comme Roland trahi dans Roncevaux,
De sa fanfare il fait retentir les échos ;
Un Renard l'entendit. Accourant au plus vite,
Il trouble des vainqueurs la cruelle poursuite.
Vous jugez quo sur eux d'abord il s'élança,
Et le pauvre Coq s'échappa,
Toujours à nos côtés veille la Providence ;
Jusqu'au dernier moment, ayons donc confiance.