L'Aiglon et l'Épervier Saint-Joseph

Un Aigle dans les airs régnait en souverain.
Ce pouvair qu'il tenait en main,
Il prétendit l'assurer dans sa race
Par un mérite vrai, le seul qui laisse trace.
Son fils, élevé mollement,
Jusque-là n'était pas savant ;
Pour l'instruire au grand art que l'on nomme la guerre,
Chez un Faucon célèbre il conduit son aiglon,
L'illustrissime rejeton
De l'oiseau que chérit le maître du tonnerre.
Ce fut un grand événement
Pour le docteur comme pour ses élèves,
Gens de haute volée, éduqués noblement ;
Saluts et compliments pleuvent sur l'arrivant,
On l'appelait Seigneur) Altesse.,. Seulement
L'étude et lé travail avaient nombreuses trêves ;
Notre oiseau paresseux et, de plus, insoumis,
Du maître complaisant dédaignait les avis.
Un jour l'Aigle, voulant faire l'expérience
Des progrès que dans la science
Ce cher fils avait accomplis,
Donna l'ordre qu'en sa présence
Les écoliers fussent admis.
Les voilà tous entrés dans la carrière :
Un Épervier
S'élance le premier,
D'une allure intrépide et (1ère ;
Il décrit dans les airs des cercles prompts, hardis ;
Puis, s'abattant sur un taillis,
11 "revient triomphant, rapportant dans sa serre
Un Levraut que, du coup, au gîte il avait pris.
Le paresseux Aiglon s'éloigna peu de terre,
Ses membres étaient engourdis.
Quelque peine qu'il prît, il manque une Alouette.
On vit pâlir maître Faucon ;
L'Aigle en courroux pensa lui pourfendre la tête :
« Pour toi, mon fils, dit-il avec juste raison,
Tu peux bien être un Aigle par le nom,
Mais roi ! jamais l Coupable nonchalance !
On no saurait grandir aux bras do l'ignorance !
Il faut que le travail, la noble ambition,
Soient au cœur comme un feu qui constamment pétille.
C'est moi seul qui ferai ton éducation. »

Avis à vous, parents ; à vous, fils dé famille !





Commentaires