L'Aigle et les Aiglons Adine Joliveau (1756 - 1830)

Crains, mon fils, dans ton vol, d'approcher la terre ;
Fuis l'autruche imbécile et l'animal rampant
Mais surtout les oiseaux qui craignent la lumière,
Disait un Aigle à son enfant.
- Pourquoi voler ti haut, mon père ?
Faible encor, je ne puis dans l'air me soutenir :
Attendez, le soleil fatigue ma paupière ;
La terre à mon repos semblerait convenir.
- Si tu crains de voler, mon fils, à ton aurore,
A ton midi tu dois ramper encore.
Et tes yeux éblouis de la clarté du jour
T'abaisseront sans cesse au terrestre séjour
Où quelque faux brillant trop souvent nous attire.
Toujours à t'élever il faut qu'un Aigle aspire.

Livre I, Fable 2




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