Un Singe, qui ne se connaissait pas lui-même et se croyait un joli personnage, vit son portrait rendu par un Miroir fidèle. Persuadé qu’il n’y a rien de commun entre lui et cette figure, il s’amuse à la considérer : il rit, il plaisante, il s’escrime en railleries piquantes et loue la main de l’ouvrier qui a si bien représenté une si vilaine bête. Mais arrive quelqu’un qui lui dit : Tu ne te connais donc pas ? Ce que tu méprises, est ton véritable portrait. Alors le Singe, forcé de se rendre à la triste voix de la vérité, se venge en blâmant le miroir dont il vient de faire l’éloge.
Celui qui connaît bien le caractère des Fables et qui sait que ce sont autant de Miroirs, placés devant nous, comprendra ce que celle-ci nous enseigne.

Livre I, Fable 2




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