Après cinq siècles révolus,
Le Phénix venant de naître,
Devait bientôt disparaître
Pour ne se remontrer plus ;
Car, il vit seul et reclus.
L'Aigle, des oiseaux le maître
Pour célébrer le séjour
Du Phénix, marqua le jour
Auquel on devoit paroître
À sa Cour.
Selon l'étiquette prescrite,
Tout se passa,
Et d'abord chacun se plaça
Suivant le rang, non le mérite,
Dont il ne s'agissoit point là.
Le Phénix, qui de sa personne,
Comme l'on fait, paye assez bien,
Aces places que le rang donne,
Dans le fond ne comprenait rien.
Il témoigna donc sa surprise
De voir tout à côté du Paon
Une petite bête grise,
A l'œil hagard, au cri perçant,
Et que d'une façon soumise
Les autres allaient approchant,
Malgré son ton dur et méchant,
Sa morgue et son air de bêtise.
Tirez-moi de cet embarras,
Dit-il à l'Aigle. Plus j'observe
Cepetit monftre Parlez bas,..
Dit l'Aigle. Ne savez-vous pas
Que c'est l'Oiseau de Minerve :
La Chouette... Quoi ! c'est la...
Sa langue resta muette,
Et le Phénix s'avança
Pour saluer la Chouette.