Cet oiseau tant vanté par chaque nation
Qui de renaître a l'avantage,
Eblouissant par son plumage,
Et que l'imagination
Nous a peint, ne pouvant nous le faire connaître,
Le Phénix, venait de paraître.
Cette nouvelle attire une foule d'oiseaux,
Et même divers animaux.
Chacun le contemple et l'admire,
Et tous sont jaloux de son sort.
L'oiseau de Jupiter en le voyant soupir
Car l'aigle est sujet à la mort.
À son tour une tourterelle,
Qu'accompagnait son tourtereau,
Veut s'assurer s'il est en effet aussi beau,
Et si la Renommée en ce point est fidèle.
Elle s'approche : il éblouit ses yeux ;
Le Phénix lui paraît vraiment une merveille.
Lors à son ami tendre elle dit à l'oreille :
« Je le plains !... comme nous il ne peut être heureux ;
Il est seul, et nous sommes deux ! »
Quepouvait souhaiter la tourterelle pure ?
Elle goûtait le vrai bonheur.
L'ami qui remplit notre cœur
Est tout pour nous dans la nature !