Obeissance aux parens
Honore ton père et ta mere
Sy tu veulx vivrelonguement,
Et fais leur bon commandeiment,.
Ou tu souffriras peine amère.
Une Cheyre allott en pasture
Pour y prendre sa nourriture ;
Son Chevreau dans le tect enferme,
Luy commandant de poinct en poinct
Qu’a personne l'huys n’ouvre point,
Et jusqu’à son retour fust ferme.
Le Loup, ayant ouy cela,
À la porte du tect alla,
Faignant de la Chevre la voix :
— « Ouyvrez, dict il, mon enfant doulx,
Je veulx entrer avecques vous :
Car j’al assez esté au bois.
Le Chevreau respond : « Non feray,
La porte ne vous ouvriray,
Car je voy bien par ung pertuys
Que vous estes ung Loup meschant,
Qui mon dommaige allez cherchant.
Allez frapper a ung aultre huys. »
Ainst le Chevreau se garda,
Il feit ce qu'on luy commanda.
Qui donc obeyt aux parens,
Tout bien et tout honneur luy vient,
Aulcun malheur ne luy survient.
Telz exemples sont apparens.
Titre original : Du Loup et du Chevreau