Les Paons et la Corneille Gotthold Ephraim Lessing (1729 - 1781)

De paons rouans, un jour une sotte corneille
Ramasse le plumage, en fait son ornement,
Et de tous les oiseaux se croyant la merveille,
Parmi ceux de Junon se mêle impudemment.
Mais, elle est de ceux-ci reconnue, insultée ;
Sous leurs becs acharnés, sa parure empruntée
Disparait. « Cessez donc, criait-elle, cessez !
Vous avez votre bien, laissez moi, c'est assez !
Non, non, disent les paons ; (quelques plumes luisantes,
Sur ses ailes alors leur semblent trop brillantes)
Tais-toi, tu prétendrais en vain nous éblouir,
Folle, cette beauté ne peut t'appartenir. »

Livre II, fable 6




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