L'Huître et l'Amante trahie Honoré Antoine Richaud-Martelly (1751 – 1817)

La mer abandonnant ses bords
Par certaines lois qu'on ignore,
Ou qu'on ne fait pas bien encore,
Une Huître se trouvait alors
A sec et bien près du rivage.

Une Amante chagrine y contait ses tourments.
Quoi ! disait-elle, il est volage !
Ah ! que ne punit-on les perfides amants !
Il rit des peines que j'endure,
Quand il fait bien... Ah ! le parjure !
Que j'ai cédé sur la foi des ferments.

L'Huître pensant prit alors la parole :
Ce que tu dis, la belle, me console.
Ton sort paraît en tout semblable au mien ;
J'aurai beau me cacher, j'aurai beau m'en défendre,
Si l'on m'ouvre une fois et qu'il n'y reste rien,
On laissera l'écaille à qui voudra la prendre.

Livre III, fable 4


Titre original : L'Huître et une Amande trahie

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