Un Paon faisait la roue, étalant au soleil
Le vaste et superbe appareil
De son éblouissant plumage.
L'Aigle lui rit au nez. Le Paon de son ramage
Veut donner un échantillon ;
A ce lugubre carillon,
La troupe des oiseaux soudain se met à rire.
Il veut recommencer, et chacun se retire.
« Oh ! dit le Paon, les sots oiseaux !
Ils n'aiment pas le chant : ces grossiers animaux
Sans doute ne sont pas capables
D'apprécier les beautés véritables ! »
— « Si vraiment, reprit l'Aigle, ils s'y connaissent mieux
Que tu ne crois: le beau fut toujours beau pour eux;
Mais aussi, mon cher camarade,
Ils savent se moquer d'une vaine parade
Et mépriser les orgueilleux ! »