Une Fourmi n'a guère était proche voisine
D'une Araignée exposée à tous vents :
Elles passaient des jours bien différents ;
L'une n'appréhendait ni grêle ni famine,
L'autre au contraire avait de durs instans.
Enfin la pauvre souffreteuse
Un beau jour forma te dessein :
D'aller trouver sa voisine l'heureuse,
L'opulente en un mot. Ah ! quel pas ! mais la faim,
Comme dit un ancien Proverbe,.
Fait sortir le Loup du bois
Arrivée au Palais superbe,
Qu'y fit-elle ? Sa faible voix
Avait peine à se faire entendre.
Dame Fourmi l'interrogea :
Eh bien ! quoi ? Que viens-tu m'apprendre ?
Parle donc. Bref, elle parla.
Que j'admire ton opulence !
Sans cependant te l'envier ;
Tous frères que l'on est, ah ! quelle différence !
Le blé regorge dans ton grenier,
Et je manque du nécessaire.
Aussitôt reprit la Fermière,
A quoi donc paffe-tu ton tems ?
Il ne faut pas de sa peine être chiche.
La Fileuse lui dit, j'ai pourtant des talents
Je travaille beaucoup, et n'en fuis pas plus riche.
Dame Fourmi, suivant les airs de Cour,
Sur un ton gracieux, promit à l'Araignée ;
Et lui dit, je veux quelque jour.
Te rendre heureuse et toute la lignée.
Les voisines de bonne humeur
Se séparèrent, mais j'ignore
Si dans la fuite on vit éclore
L'effet des volontés d'un pareil bienfaiteur.