Une Araignée et deux Mouches

P. Gubian (début 19è)


La nuit venait d'étendre ses sombres voiles sur une belle journée, lorsqu'une araignée se promenant sur un arbre, y rencontra deux mouches, et leur dit : Je vous souhaite bonne nuit, belles dames, vous êtes sûrement bien fatiguées, car vous voyagez beaucoup ; vous savez des nouvelles des pays bien éloignés de moi ; je vous invite et vous prie de venir déjeuner demain avec moi, un peu matin s'il est possible ; j'aurai un grand plaisir à vous entendre raconter les aventures qui pourraient vous être arrivées ; je demeure près d'ici ; au surplus voici mon adresse. Une de ces mouches, qui était fort jeune et sans expérience, attendit le jour avec bien de l'impatience, espérant faire briller tout son esprit ; à peine le crépuscule commença à paraître qu'elle partit. L'araignée avait déjà tendu à sa porte tous ses filets ; la jeune mouche fut prise et arrêtée par les pieds et par les ailes. La plus âgée dit ; ah dieux ! elle est déjà partie, et sera peut-être tombée dans les pièges de cette araignée ; partons sans différer, elle arrive et se place assez près, pour voir sa jeune compagne et amie qui faisait des efforts inutiles ; elle s'arme du plus grand courage ; elle aborde les filets y les frappe à coups redoublés, les brise f et emporte sur ses ailes sa jeune amie qui était presque morte de frayeur.
C'est ainsi que l'homme doit toujours aller avec courage au secours de ses semblables.





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