Deux Hirondelles dans une cage

P. Gubian (début 19è)


Par le hasard, deux hirondelles se trouvèrent réunies dans la même demeure ; une des deux y était depuis sa naissance ; la seconde venait d'y entrer, ayant été prise dans son nid par des en-sans ; quelle grande joie pour l'ancienne ; elle l'aborde aussitôt et lui dit ; que tu as l'air chagrin 1 dans ton malheur tu ne pouvais cependant mieux rencontrer, que de trouver une compagne telle que moi ; car tu as peut-être toujours suivi les nations Nomades, et pas eu le loisir de te livrer à l'étude de l'esprit du siècle : je gage que si tu avais eu seulement la moitié de mes connaissances, tu serais devenue Reine
La nouvelle arrivée lui répond : je me crois des plus malheureuses, d'avoir rencontré un être tel que toi ; il y a, je crois bien,un esprit du siècle, pour mieux dire, le bon sens ; ton cerveau ne me paraît rempli que de vertiges ; tu n'es qu'une bête sans expérience ; ah ! que j'en ai vu dans mes voyages de ces ambitieuses qui se disaient plus savantes que nos reines, et qui causaient les plus grands désordres dans nos familles ; toutes ont péri dam les serres des vautours, car elles s'étaient écartées des lignes sacrées de leur devoir.
La prétendue savante voulut répondre quelques sottises ; la nouvelle arrivée, favorisée au physique comme au moral, la renverse et la chasse du poids de ses ailes, la relègue dans un coin de la cage et lui défend pour toujours de l'entretenir de ses folies.





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