Le jeune Rossignol, le Vautour et Xénocrate Romain Nicolas du Houllay (début 19è)

Encor jeune et timide
Un rossignol un jour
Devant un farouche vautour
Fuyait d'un vol incertain et rapide.
Haletant, abattu, du sanguinaire oiseau
Le héraut du printemps allait être la proie.
Il descend dans les bras et fuit sous le manteau
Du bon Xénocratès qui l'accueille avec joie ;
Puis amoureusement le prenant dans sa main
Lui dit cent mots touchants, le baise, le caresse
Et le met dans son sein.
Ses baisers, son accent respirant la tendresse,
De l'amphion des airs dissipant la frayeur
Ont ranimé sa voix en rassurant son cœur.
L'âme du sage en est doucement attendrie ;
Et, bénissant les dieux, de plaisir il s'écrie :
Qu'il est doux de donner à l'enfant du malheur
Un asile en son sein contre son oppresseur !

Livre II, fable 1




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