Des brûlants déserts de Barca
Un voyageur passait l'immense solitude ;
Il était jeune et fort, mais un jour l'eau manqua !...
La tête basse et plein d'inquiétude
Il cheminait sur le rare gazon,
Alors qu'il aperçoit (fortune inattendue !)
Un beau lac, qui vers l'horizon
Déployait sa vaste étendue.
Il se ranime, il avance joyeux...
Mais quand il croit toucher à la plage riante,
Hélas ! les belles eaux, la rive verdoyante,
Tout disparaît, comme un songe, à ses yeux.
Sur cette plage aride et nue
Cent farfadets, dansant un miroir à la main,
D'un tableau fantastique et vain
Avaient ainsi charmé sa vue.

Enfants d'une mère féconde,
Ces farfadets sont nombreux ici-bas ;
L'Illusion en a peuplé le monde;
On en trouve dans nos climats
Tout comme aux sables de Lybie.
Dans le voyage de la vie
Aqui de nous, oh ! mes amis !
N'est- il pas apparu de ces lutins maudits,
Sylphes malins, ombres légères,
Qui, de leurs glaces mensongères,
Sont venus, en riant, fasciner nos esprits ?





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